Présentation

Chaque année en France, selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, 120 000 personnes sont victimes d’un traumatisme crânien (TC) soit un coup violent sur le crâne, pouvant conduire à des lésions neurologiques et/ou de la boîte crânienne.

Un TC peut être consécutif à un accident de la voie publique (véhicules de deux ou quatre roues) ou encore à un accident de la vie quotidienne (chute de sa propre hauteur ou d’une hauteur supérieure). Ces accidents sont particulièrement fréquents chez les personnes âgées.

Le plan national triennal antichute des personnes âgées a ainsi été mis en place en février 2022 par le ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, après avoir fait le constat que « les chutes des personnes âgées entraînent chaque année plus de 100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès. Ces chutes ont des conséquences physiques, psychologiques, sociales et marquent une rupture dans la vie des individus et une perte d’autonomie. Au-delà de ces conséquences humaines, les chutes ont un coût pour la collectivité : 2 milliards d’euros dont 1,5 milliard pour la seule Assurance maladie. Alors que la population vieillit et que le nombre de personnes de plus de 65 ans augmentera de 2,4 millions d’ici à 2030, il est urgent d’agir pour prévenir les chutes et diminuer leur gravité. »

En outre, de nombreuses études ont montré que les personnes souffrant de TC sont plus susceptibles de développer des maladies neurodégénératives ou de connaître un vieillissement cérébral accéléré. Cette accélération se caractérise par la présence de symptômes physiologiques et/ou cognitifs habituellement observés à des âges plus avancés. Les personnes souffrant de TC qui développent la maladie d’Alzheimer ont tendance à le faire à un âge plus précoce. Les changements cognitifs/physiologiques/sociaux qui caractérisent habituellement le vieillissement pathologique, tels que les troubles de la mémoire, sont amplifiés lorsqu’un TC est survenu.

Objectifs

Travailler en interdisciplinarité aux problématiques du vieillissement cérébral liés à la chute répond donc à un enjeu de santé publique majeur. Les formations soutenues et les travaux de recherche menés en pleine pluridisciplinarité au sein de la Chaire CERVAL doivent contribuer à :

  • l’analyse des effets du vieillissement sur les mécanismes de rattrapage de l’équilibre et le rôle de l’activité sportive en lien avec la Chaire Sport-santé ;
  • l’identification des profil de patients à risques de chute pour alerter et affiner la prévention ;
  • l’élaboration de nouveaux protocoles pour aider les personnes concernées, comme le personnel paramédical, à évaluer et contrôler les risques accrus de chute, grâce à l’analyse automatique d’images et de vidéos posturales, de bilans ophtalmologique et oculométrique, et à l’utilisation des objets connectés ;
  • la réparation des cerveaux lésés par des chutes (thérapie cellulaire, exercice physique, en lien avec la Chaire Sport-santé, analyse et suivi évolutif des lésions corticales traumatiques par imagerie cérébrale,..) ;
  • la meilleure prise en compte des aspects médico-économiques et juridiques.

Exemples d'actions

Afsaneh Gaillard LNEC avec XLIM et LMA /I3M

  • Amélioration de la thérapie cellulaire dans des modèles pré-cliniques de Lésions Traumatiques Corticales (LTC)
  • Comparaison des processus post-lésionnels de modèles pré-cliniques (souris et singe porteurs de LTC) et du modèle clinique (Humain porteur de LTC), en exploitant l’imagerie métabolique haute résolution permise par l’IRM7T du CHU de Poitiers
  • 1 thèse en Neurosciences et 1 thèse en Imagerie débutées en 2022, co-financées par la Région Nouvelle Aquitaine
  • Fonctionnement financé au LNEC en 2022

Olfa Ben Ahmed (XLIM) et Christel Bidet (CeRCA)

Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer, sont des affections qui affectent le système nerveux et entraînent souvent des altérations dans la motricité et la coordination des mouvements. Le Laboratoire XLIM a développé en collaboration avec le CeRCA un outil basé sur l’intelligence artificielle permettant de détecter en temps réel la position des articulations d’un acteur en mouvement à partir d’une vidéo. L’outil permet également la visualisation et l’enregistrement de la représentation acquise ainsi que la récupération des coordonnées 2D de chaque articulation. Cet outil permet ainsi de créer de manière automatique des « point-light displays » des séquences animées de points représentant le mouvement des articulations principales du corps humain au cours d’une action.

À l’aide de ces séquences des points, on facilite la mise en place d’un programme de rééducation basée sur l’observation d’action afin de pouvoir travailler sur la réactivation du système moteur. De plus, la possibilité de créer automatiquement des « point-light displays » à partir de vidéos classiques pourrait permettre une visualisation plus claire et intuitive des altérations ou des améliorations dans les mouvements du patient au fil du temps.

Ainsi, SmartDetector pourrait aider les médecins et les chercheurs à développer de nouvelles stratégies de traitement et de gestion des maladies neurodégénératives, ainsi que de meilleurs outils de suivi de l’évolution de la maladie.

Lien vers l’outil : React App (plavimop.prd.fr)

Démonstration SmartDetector